Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée


Dont ne pourrez (cheutes & proſternées)
Trouver Santé de dix longues années.
Afin que toy Pallas puiſſes cognoiſtre,
Que Iuppiter eſt ton Pere & ton Maiſtre.
Quant a Iuno, il la ſcait ſi Felonne
De longue main, que point ne l’en eſtonne :
Bien cognoiſſant qu’elle prend grand plaiſir
De contredire à ſon vueil & deſir.
Or donc Pallas ne ſoys opiniaſtre
Comme une Chienne, à le cuyder combatre.
Et garde toy de ta Lance dreſſer
Contre ſon vueil, de peur de l’offenſer.
    Apres ces motz Iris toſt ſ’en vola,
Surquoy Iuno à Minerve parla.
Ô quel regrect : de ne povoir parfaire
Ce que l’on a delibere de faire.
Puis qu’ainſi eſt que Iuppiter reſiſte,
Ie ne ſuis pas d’advis que l’on inſiſte
Encontre luy, ne qu’on ſe mecte en peine
Pour les mortelz : Sa puſſiance haultaine
Diſpoſera ſelon ſa volunté,
De leur Malheur, ou leur Proſperité.
Diſant cela, elle tourne la Bride
À ſa chevaulx, & droict au Ciel les guyde.
Les Heures lors les beaulx Courſiers deſlient
Du Chariot, & aux Creſches les lient.
Conſequemment ont le grand Char poſé
En certain lieu, pour cela diſpoſé.
    Au prés des Dieux ſur deux Chaires dorées
Se vont aſſeoir les Dames honorées,
Pleines de dueil, n’ayant exécuté
Leur beau Project. Iuppiter eſt monté.