Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/258

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Ou contredire à Iuppiter puiſſant :
À qui chaſcun doit eſtre obeiſſant.
Il eſt trop fort, il le fault recognoiſtre
Pour noſtre Roy, noſtre Seigneur & Maiſtre.
    Ce temps pendant les Grecs furent pouſſez,
Eſtans rompuz) dans leurs Tours & Foſſez.
Le preux Hector, reſſemblant au Dieu Mars,
Les contraignit de gaigner leurs Remparts,
Et ſ’enfermer : Tant que la grande Plaine
D’entre les Nefz, & le Fort, en fut pleine.
    Eſtans ainſi ſerrez & reculez,
Le fort Troien euſt leurs Vaiſſeaulx bruſlez,
Tant il eſtoit des Dieux favoriſé,
Si lors Iuno n’euſt aux Grecs adviſé.
Qui les voyant ainſi en d’eſarroy,
Meit en l’eſprit d’Agamemnon leur Roy,
De les laiſſer, & d’aller à grand Cours
Iuſques aux Nefz, pour demander Secours.
    Agamemnon part adonc promptement,
Et vient aux Nefz, fenant ung Veſtement
De coleur Rouge en ſa main, & ſ’adreſſe
Droict à la Nef principale & Maiſtreſſe
Du Roy d’Ithaque, aſſiſe au beau mylieu
Des aultres Nefz, tant que de meſme lieu,
Il povoit eſtre à ſon aiſe entendu.
    Le Pavillon d’Ajax eſtoit tendu
À l’ung des Flans, cil d’Achillés auſſi
En l’aultre Flan eſtans rengez ainſi
Sur les deux Coings, afin de ſouſtenir
Mieulx les dangers, qui povoient ſurvenir.
    Agamemnon donc monté ſur la Poupe
De ce Vaiſſeau crioit, Ô laſche Troupe,