Avec les Grecs. Hector & ſes Souldards
Courent aprés, leur ruant Traictz & Dardz,
Non ſans grant Bruict : Meſmes Hector crioit
À haulte voix quand fouyr les voyoit.
Diomedés (diſoit il) tu vouloys,
Eſtre honoré, ainſi que tu vouloys,
Entre les Grecs, La Chair plus delectable,
Le meilleur Vin, le premier Lieu de Table,
Teſtoient donnez, pour ta Vaillance & Fame.
Mais à preſent, comme une vile Femme,
Priſé ſeras, va t’en va Glorieux,
Eſpoventable, avec tes ardans yeulx.
N’eſpere plus deſſus noz Tours monter.
N’eſpere plus noz Femmes tranſporter
En tes Vaiſſeaulx. Moy ſeul ſuis aſſez Fort,
Non ſeulement d’empeſcher ton Effort
Et te chaſſer ains pour mort te donner,
Sans te laiſſer en ta Nef retourner.
Ainſi diſoit Hector, dont le Gregeois
Fut ſuſpen, ſ’il devoit aultre foys
Tourner Viſaige, & l’injure venger,
Ou ſ’en fouyr, evitant le danger.
De retourner troys fois ſe hazarda :
Mais par troys fois Iuppiter l’en garda.
Qui feit deſcendre ung Tonnerre & Eſcler
À ſon Oreille, Augure ſeur & clair,
Que la Victoire eſtoit celle journée
Aux fortz Troiens, par les Dieux deſtinée.
Sur quoy Hector, pour animer les ſiens,
Cryoit tout hault. Ô Troiens, Liciens,
Et vous Amys à mon ſecours venuz,
Si l’on vous a pour valeureux tenuz
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