Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/239

Cette page n’a pas encore été corrigée


Y aſſiſtoient, & de Peuple à foiſon :
Lors que Antenor leur feit ceſte oraiſon.
    Or entendez je vous prie Troiens,
(Tant eſtrangiers Souldards que Citoyens)
Ce que le Çueur me commande & ordonne,
Que je vous die, & Conſeil je vous donne
Ie ſuis d’advis que l’on doibt aller prendre
La belle Heleine, & quant & quant la rendre
À ſon Mary : & toute la Richeſſe
Qu’on apporta avec elle de Grece :
Pour accomplir l’Accord & le Serment
Que feit Paris. Car faiſant autrement,
Et bataillans contre la Convenance,
Certainement je n’ay point d’eſperance,
Que rien de bon nous puiſſe ſucceder :
Ie vous pry donc, vueillez y regarder.
    Ces motz finiz, Antenor droict ſ’en va
Choiſir ſon Siege, & Paris ſe leva :
Lequel ſurpris dire & de chaulde Cole,
Luy reſpondit en legere Parole.
Ce que tu dis grandement me deſplaiſt
Ô Antenor : Certes quand il te plaiſt
Tu ſcais trop mieulx parler & conſeiller,
Et pour l’honeur des Troiens travailler.
Mais en diſant ores ce que tu ſens,
En verité tu as perdu le Sens.
Et croy pour vray que les Dieux t’ont oſté
L’entendement, comme à ung Radoté.
Quant eſt a moy, maintenant je declaire.
Que mon vouloir eſt du tout au contraire.
Ie ne veulx point delaiſſer la Gregeoiſe :
Ceſt arreſté. Mais pour finir la Noyſe,