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Et de courir apres Hector ne ceſſe,
Se confiant de ſa Force & Viteſſe.
Car tout ainſi qu’on voit en beau plein jour,
Aulcuneſfois ung Cheval de ſejour,
Lequel aprés avoir faict la rompture
De ſon Licol, ſon Eſtable, ou Cloſture,
Gaigne les Champs, faiſant mille Alguerades,
Haulſe la Teſte, & jeſte des Ruades :
Puis ſ’en va droict au beau Ruyſſeau, ou Fleuve
Pour ſe laver, & d’avanture treuve
Quelques Iumentz deſſus le verd Rivage,
Ou il ſeſgaye, & appaiſe ſa Rage.
Tel ſe monſtra Paris beau & puiſſant,
Par la Cité courant & bondiſſant :
Duquel l’Armure & Boucler nom pareil
Reſplendiſloit comme le clair Souleil.
Si vint au poinct : qu’Hector vouloir ſortir,
Ayant ia faict : Andromacha partir.
Adonc luy dict : Ô mon bon Frere Aiſné,
I’ay tres grand tort d’avoir tant ſejourné,
N’eſtant venu ſi tres ſoubdainement,
Que j’en avoys de toy commandement.
    Ceſt tout à temps, reſpond le fort Troien :
Et n’eſt aulcun qui ſceuſt trouver moyen
Tant preux ſoit il, de te povoir reprendre,
Quand tu vouldras faictz d’Armes entreprendre.
Tu es Leger, & Fort à l’avantaige :
Mais trop ſouvent plein de laſche Courage,
Et qui ne veulx d’ung ſeul pas t’avancer,
Ne ton Plaiſir & Volupté laiſſer.
Cela me faſche, & meſmes quand j’entens
Souventeſfois les Troiens (mal contens