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De Pere, Mere, & de Frere, & d’Eſpoux :
Ton noble corps tient la place de tous
En mon endroiſt. Parquoy le t’admonneſte
De m’oſtroier une ſeule Requeſte.
Ayes pitié de ceſt Enfant bening
Qui par ta mort de mourroit Orphenin
Et te ſouvienne auſſi de la Cheſtive,
Qui ne pourroit demeurer Veuſve & Vive.
Arreſte toy icy en ceſte Tour,
Pour la garder : & aſſemble à l’entour
De ce figuier, ou la muraille eſt baſſe,
Quelzques Souldards, pour deffendre la Place.
Car on a veu deja par quatre fois,
Les deux Ajax, & mainctz aultres Grégeois,
Idomenée, avec le Preux & fort
Diomedés faire tous leur eſfort
Pour y monter, & croy quilz ont l’adreſſe
De quelque Augure, ou c’eſt grand hardieſſe.
    Ce que tu dis (Ô tres doulce Compaigne,
Dict lors Hector ; muet & jour m’acompaigne.
Long tempſ-ya que mon eſprit travaille
De meſme Soing, ſans trouver rien qui vaille.
Ie crains la Honte à jamais reprochable
Que me ſeroit ce Peuple miſerable
Me cognoiſſant de la Guerre eſloigner,
Ou l’on m’a veu ſt tres bien beſoigner.
Et puis le Cueur par ſon honeſteté
Ne ſe veult faire aultre qu’il à eſté :
Ains me prouoque aux Armes, pour la Gloire,
Dont il ſera en tous Siecles memoire.
Ie ſcay tres bien qu’ung jour le temps viendra,
Que le Gregeois ceſte Ville prendra :