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Car prevoyant que de Laomedon,
Il n’en pourroit jamais finer en don,
Secretement il meit ſes jumentz belles
Dans les Haraz, & furent les femelles
Des fortz Rouſſins couvertes dont il eut
Six beaulx Poulains. Et des ſix il voulut
Quatre en nourrir pres de ſoy par grand ſoing,
Pour luy ſervir quelque jour au beſoing.
Deſquelz il a à Eneas donnez
Ces deux icy tant richement aornez,
Que tu vois la. Ô quelle belle proye,
Si Iuppiter la victoire m’oſtroye.
    Ainſi parloit le Gregeois, qui cuydoit
Qu’il adviendroit ainſi qu’il l’entendoit.
Et ce pendant les Troiens ſont couruz
Droict contre luy. Si dict lors Pandarus
Ô Grec cruel, puis que la faulte eſt telle
Que ma Sagette oultrageuſe, & mortelle
Ne t’a peu faire aulcune violence :
Eſſayer veulx derechef ſi ma lance,
Pourra trouver par ton Harnois la voye.
Diſant ces motz ſi rudement l’envoye,
Qu’il luy faulſa le Boucler venant joindre
À la Cuyraſſe : & ne peut oultre poindre.
Ce neantmoins penſant l’avoir deſfaict,
Cria bien hault Certef il en eſt faict :
Diomedés ce coup ta penetré
Iuſques au Ventre, & tellement entré,
Que tu ne peulx deſja te ſouſtenir :
Dont je me doibs pour bien heureux tenir.
    Diomedés ayant ce coup receu,
Sans ſ’eſfrayer luy diſt Tu es deceu