Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée


On trouuer’a vne grand compaignie
D’aukres efpritz, promptz à la Calumnie :
, , Qii retindroyent dedans leur bouche foie
Vng charbon vif, pluftoft qu’vne parole
Iniurieufe :& en lifant ces vers,
Soubdainement donneront à trauers,
En les blafmant : Puis (reffemblans la moufche)
S’enuoieront, Iaiufans la dure touche,
Et l’efguillon, de leur langue mauuaife.
A’ tous ceulx la (Sire, mais qu’il te plaife)
Te relpondray :non pour feul excufer
Ce traduifant, ne pour eulx acculer :
Mais foubftenant la publique querele
Des Tranflateurs, nourriz de ma mammelle.
En premier lieu, c’eft vng inique fain,
Vituperer le lab eur, lequel fai&
Ome plufieurs artz, qui n’eftoient en Iumniere
Sont ia renduz en leur clarté premiere :
Et le Icauoir, aultresfois tant couuert,
Et maintenant à chafcun defcouuert.
Secondement, puis que c’dft vne peine,
Q grand trauail, & peu d’honeur ameine,
(Car quoy que face vngparfai traduteur,
Toufiours l’honeur retourne à l’inuenteur)
Deuroit on pas leur vouloir accepter
En bonne part, fans point les mo1efter
Confiderant quilz n’ont entente aucune
Fors d’augmenter l’vtilité commune.
le vouldrois bien que ces beaulx repreneurs
Fuilènt vng iour fi bons entrepreneurs,
Qe ion veut d’eulx, & leur veine gentile,
Qelque argument plus honefte, & vtile.