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    Ie le vouldrois (dict : il) & qu’orendroit
Ie me trouvaſſe & puiſſant, & adroict :
Comme le jour qu’Ereuthalion fort,
Fut par mes mains delivré à la mort.
Mais quoy, ceſt faict jamais les Dieux ne donnent
Le tout enſemble aux hommes : mais ordonnent
Que apres jeuneſſe en tout mal adviſée,
Soit la vieilleſſe & prudente, & ruſée.
Ieune me veis, ores vieil je me treuve,
Et inutile à faire grande eſpreuve
Quant à la main : Touteſfois je ſeray
Pour le conſeil tout ce que je pourray.
L’honeur du vieil eſt à bien conſeiller :
Et du plus jeune à tres fort batailler.
Combate donc qui peult, & qu’on ſ’aſſeure,
Que de ma partie m’en vois de ceſte heure
Entre les gens de Cheval me renger,
Pour les inſtruire à leur faict diriger.
    Agamemnon ayant Neſtor ouy,
Fut en ſon cueur grandement reſjouy.
Puis, ſans aller le long de la portée
D’une grand traict d’arc, rencontra Meneſthée
Le courageux, entre les Capitaines
Et bons Souldardz de la Cité d’Athenes.
Au pres de luy en grande compaignie
Fut Vlyſſés Roy de Cephalonie,
Tous de pied coy, ſans aultrement marcher :
Mais attendans de voir eſcarmoucher
Quelques Souldardz, recommenceans la noiſe.
    Alors le Chef de l’armée Gregeoiſe,
Les accuſent comme de negligence,
Leur dict ainſi. Ou eſt ta diligence