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Se preparoient à l’entour de leurRoy,
Qui les rengeoyt en bel ordre & arroy.
Et ſon amy Merionés eſtoit,
Aux plus loingtains, qui tres fort les haſtoit
De ſ’avancer. Adonc le grand Gregeois
Luy dict ainſi, avec ſemblant courtois.
Idomenée entre les Roys & Princes,
Qui m’ont ſuivi des Gregeoiſes Provinces,
Ie t’ay porté honeur plus ſingulier,
Fuſt en public, ou en particulier,
Fuſt en la Guerre, ou bien quand on ſ’aſſemble
Dedans ma tente à banqueter enſemble.
Et qu’il ſoit vray je n’ay ſi grand amy,
Qui puiſſe avoir ſa Coupe que à demy
Pleine de Vin, & à toy eſt donnée
Entierement comblée, & couronée :
Voulant monſtrer, que tes faveurs ſont grandes,
Ayant de moy tout ce que tu demandes.
Monſtre toy donc au jourdhuy meriter
Ceſte faveur : Et pour bien t’acquicter,
Fay qu’on te voye, entre les plus hardiz,
Prompt au combat, comme ſouvent tu dis.
    Tu me verras au mylieu de la preſſe,
(Dict : il alors) pour tenir ma promeſſe :
Faiſant cognoiſtre à chaſcun clairement,
Que je t’honore & t’ayme cherement.
Mais toy va toſt, & fay que l’on combate
Diligemment, afin que l’on abbate
L’orgueil Troien : qui par ſon arrogance,
À violé ainſi la convenance.
    Trop fut joyeux Agamemnon de veoir
Idomenée en ſi loyal devoir.