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Sur le beau Lict :, ou ſans plus de propos,
Les deux Amans ſe meirent en repos.
    Menelaus ce pendant plein de rage,
Plus furieux qu’une beſte ſaulvage,
Parmy le Camp ne faiſoit que chercher
Son ennemy, pour toſt ſ’en deſpeſcher.
Mais les Troiens n’y leurs gens ne povoient
Le deſcouvrir, pour ce qu’ilz ne ſcavoient
Ou il eſtoit. Et ſ’ilz l’euſſent cogneu,
    La l’amytie n’euſt aulcun retenu
Que ſur le Champ, n’euſt eſté deſcouvert.
Car l’Adultere, à tous clair & ouvert,
Luy concitoit une ſi grande hayne,
Qu’on deſiroit ſa fin & mort ſoubdaine.
    Agamemnon voyant eſtre notoire
À tout le Camp, que l’honeur, & Victoire,
Appartenoit à ſon Frere par droit,
Quand la raiſon entendre l’on vouldroit :
Se meit avant, diſant. Troiens Souldards,
St vous auſſi qui ſoubz leurs eſtandards
Eſtes venuz, ſouſtenant leur querele.
De voſtre foy je vous Somme & appelle.
Vous avez veu Menelaus le fort,
Avoir vaincu par Martial effort,
Voſtre Paris qui à laiſſé la Place :
Or faictes donc que l’on nous ſatifface.
Rendez la Grecque, avec le bien ravy :
Et neantmoins pour l’honeur deſſervy,
Soit aux Gregeois, deſſus Troie, aſſignée
Certaine Rente, & à noſtre Lignée