Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/402

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il parla ainsi, et lança sa pique aiguë d’une main vigoureuse. Et il frappa la jambe d’Akhilleus, au-dessous du genou. Et l’airain résonna contre l’étain récemment forgé de la knèmide qui repoussa le coup, car elle était le présent d’un Dieu. Et le Pèléide se jeta sur le divin Agènôr. Mais Apollôn lui refusa la victoire, car il lui enleva l’Anténoride en le couvrant d’un brouillard épais, et il le retira sain et sauf du combat. Puis il détourna par une ruse le Pèléide des Troiens, en se tenant devant lui, sous la forme d’Agènôr. Et il le fuyait, se laissant poursuivre à travers la plaine fertile et le long du Skamandros tourbillonnant, et le devançant à peine pour l’égarer. Et, pendant ce temps, les Troiens épouvantés rentraient en foule dans Ilios qui s’en emplissait. Et ils ne s’arrêtaient point hors de la ville et des murs, pour savoir qui avait péri ou qui fuyait ; mais ils s’engloutissaient ardemment dans Ilios, tous ceux que leurs pieds et leurs genoux avaient sauvés.