les grands flots de la blanche mer, pour être mangée par les poissons. Et, se levant au milieu des belliqueux Argiens, Akhilleus dit :
— Père Zeus ! certes, tu causes de grands maux aux hommes. L’Atréide n’eût jamais excité la colère dans ma poitrine, et il ne m’eût jamais enlevé cette jeune femme contre ma volonté dans un mauvais dessein, si Zeus n’eût voulu donner la mort à une foule d’Akhaiens. Maintenant, allez manger, afin que nous combattions.
Il parla ainsi, et il rompit aussitôt l’agora, et tous se dispersèrent, chacun vers sa nef. Et les magnanimes Myrmidones emportèrent les présents vers la nef du divin Akhilleus, et ils les déposèrent dans les tentes, faisant asseoir les femmes et liant les chevaux auprès des chevaux.
Et dès que Breisèis, semblable à Aphroditè d’or, eut vu Patroklos percé de l’airain aigu, elle se lamenta en l’entourant de ses bras, et elle déchira de ses mains sa poitrine, son cou délicat et son beau visage. Et la jeune femme, semblable aux déesses, dit en pleurant :
— O Patroklos, si doux pour moi, malheureuse ! Je t’ai laissé vivant quand je quittai cette tente, et voici que je te retrouve mort, prince des peuples ! Pour moi le mal suit le mal. L’homme à qui mon père et ma mère vénérable m’avaient donnée, je l’ai vu, devant sa ville, percé de l’airain aigu. Et mes trois frères, que ma mère avait enfantés, et que j’aimais, trouvèrent aussi leur jour fatal. Et tu ne me permettais point de pleurer, quand le rapide Akhilleus eut tué mon époux et renversé la ville du divin Mynès, et tu me disais que tu ferais de moi la jeune épouse du divin Akhilleus, et que tu me conduirais sur tes nefs dans la Phthiè, pour y faire le festin nuptial au milieu des Myrmidones. Aussi, toi qui étais si doux, je pleurerai toujours ta mort.
Elle parla ainsi, en pleurant. Et les autres jeunes femmes