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eux, des enfants prenaient dans leurs bras les épis et les leur offraient sans cesse. Le roi, en silence, le sceptre en main et le cœur joyeux, était debout auprès des sillons. Des hérauts, plus loin, sous un chêne, préparaient, pour le repas, un grand bœuf qu’ils avaient tué, et les femmes saupoudraient les viandes avec de la farine blanche, pour le repas des moissonneurs.

Puis, Hèphaistos représenta une belle vigne d’or chargée de raisins, avec des rameaux d’or sombre et des pieds d’argent. Autour d’elle un fossé bleu, et, au-dessus, une haie d’étain. Et la vigne n’avait qu’un sentier où marchaient les vendangeurs. Les jeunes filles et les jeunes hommes qui aiment la gaîté portaient le doux fruit dans des paniers d’osier. Un enfant, au milieu d’eux, jouait harmonieusement d’une kithare sonore, et sa voix fraîche s’unissait aux sons des cordes. Et ils le suivaient chantant, dansant avec ardeur, et frappant tous ensemble la terre.

Puis, Hèphaistos représenta un troupeau de bœufs aux grandes cornes. Et ils étaient faits d’or et d’étain, et, hors de l’étable, en mugissant, ils allaient au pâturage, le long du fleuve sonore qui abondait en roseaux. Et quatre bergers d’or conduisaient les bœufs, et neuf chiens rapides les suivaient. Et voici que deux lions horribles saisissaient, en tête des vaches, un taureau beuglant ; et il était entraîné, poussant de longs mugissements. Les chiens et les bergers les poursuivaient ; mais les lions déchiraient la peau du grand bœuf, et buvaient ses entrailles et son sang noir. Et les bergers excitaient en vain les chiens rapides qui refusaient de mordre les lions, et n’aboyaient de près que pour fuir aussitôt.

Puis, l’illustre Boiteux des deux pieds représenta un grand pacage de brebis blanches, dans une grande vallée ; et des étables, des enclos et des bergeries couvertes.

Puis, l’illustre Boiteux des deux pieds représenta un