même d’un jour. Maintenant, allez prendre votre repas, afin que nous combattions. Et que, d’abord, chacun aiguise sa lance, consolide son bouclier, donne à manger à ses chevaux, s’occupe attentivement de son char et de toutes les choses de la guerre, afin que nous fassions tout le jour l’œuvre du terrible Arès. Et nous n’aurons nul relâche, jusqu’à ce que la nuit sépare les hommes furieux. La courroie du bouclier préservateur sera trempée de la sueur de chaque poitrine, et la main guerrière se fatiguera autour de la lance, et le cheval fumera, inondé de sueur, en traînant le char solide. Et, je le dis, celui que je verrai loin du combat, auprès des nefs éperonnées, celui-là n’évitera point les chiens et les oiseaux carnassiers.
Il parla ainsi, et les Argiens jetèrent de grands cris, avec le bruit que fait la mer quand le Notos la pousse contre une côte élevée, sur un roc avancé que les flots ne cessent jamais d’assiéger, de quelque côté que soufflent les vents. Et ils coururent, se dispersant au milieu des nefs ; et la fumée sortit des tentes, et ils prirent leur repas. Et chacun d’eux sacrifiait à l’un des Dieux qui vivent toujours, afin d’éviter les blessures d’Arès et la mort. Et le roi des hommes, Agamemnôn, sacrifia un taureau gras, de cinq ans, au très-puissant Kroniôn, et il convoqua les plus illustres des Panakhaiens, Nestôr, le roi Idoméneus, les deux Aias et le fils de Tydeus. Odysseus, égal à Zeus par l’intelligence, fut le sixième. Ménélaos, brave au combat, vint de lui-même, sachant les desseins de son frère. Entourant le taureau, ils prirent les orges salées, et, au milieu d’eux, le roi des hommes, Agamemnôn, dit en priant :
― Zeus ! Très-glorieux, très-grand, qui amasses les noires nuées et qui habites l’Aithèr ! puisse Hélios ne point se coucher et la nuit ne point venir avant que j’aie renversé la demeure enflammée de Priamos, après avoir brûlé ses portes et brisé, de l’épée, la cuirasse de Hektôr sur sa poitrine,