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agrafes d’argent ; il mit sur sa poitrine la cuirasse étincelante, aux mille reflets, du rapide Akhilleus, et il suspendit à ses épaules l’épée d’airain aux clous d’argent. Puis, il prit le grand et solide bouclier, et il posa sur sa noble tête le casque magnifique à la terrible aigrette de crins, et de ses mains il saisit de fortes piques ; mais il laissa la lance lourde, immense et solide, de l’irréprochable Aiakide, la lance Pèliade que Kheirôn avait apportée à son père bien-aimé des cimes du Pèlios, afin d’être la mort des héros. Et Patroklos ordonna à Automédôn, qu’il honorait le plus après Akhilleus, et qui lui était le plus fidèle dans le combat, d’atteler les chevaux au char. Et c’est pourquoi Automédôn soumit au joug les chevaux rapides, Xanthos et Balios, qui, tous deux, volaient comme le vent, et que la Harpye Podargè avait conçus de Zéphyros, lorsqu’elle paissait dans une prairie aux bords du fleuve Okéanos. Et Automédôn lia au-delà du timon l’irréprochable Pèdasos qu’Akhilleus avait amené de la ville saccagée de Êétiôn. Et Pèdasos, bien que mortel, suivait les chevaux immortels.

Et Akhilleus armait les Myrmidones sous leurs tentes. De même que des loups mangeurs de chair crue et pleins d’une grande force qui, dévorant un grand cerf rameux qu’ils ont tué sur les montagnes, vont en troupe, la gueule rouge de sang et vomissant le sang, laper de leurs langues légères les eaux de la source noire, tandis que leur ventre s’enfle et que leur cœur est toujours intrépide ; de même les chefs des Myrmidones se pressaient autour du brave compagnon du rapide Aiakide. Et, au milieu d’eux, le belliqueux Akhilleus excitait les porteurs de boucliers et les chevaux.

Et Akhilleus cher à Zeus avait conduit à Troiè cinquante nefs rapides, et cinquante guerriers étaient assis sur les bancs de rameurs de chacune, et cinq chefs les commandaient sous ses ordres.