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Hektôr qui veut brûler nos nefs ? Ce n’est point aux danses qu’il les pousse, mais au combat. Le mieux est de leur opposer nos bras et notre vigueur. Il faut mourir promptement ou vivre, au lieu de nous consumer dans un combat sans fin contre des hommes qui ne nous valent pas.

Ayant ainsi parlé, il ranima le courage de chacun. Alors Hektôr tua Skhédios, fils de Périmèdès, chef des Phôkèens ; et Aias tua Laodamas, chef des hommes de pied, fils illustre d’Antènôr. Et Polydamas tua Otos le Kyllénien, compagnon du Phyléide, chef des magnanimes Épéiens. Et Mégès, l’ayant vu, s’élança sur Polydamas ; mais celui-ci, s’étant courbé, échappa au coup de la pique, car Apollôn ne permit pas que le Panthoide tombât parmi les combattants ; et la pique de Mégès perça la poitrine de Kreismos qui tomba avec bruit. Et comme le Phyléide lui arrachait ses armes, le brave Dolops Lampétide se jeta sur lui, Dolops qu’engendra le Laomédontiade Lampos, le meilleur des hommes mortels. Et il perça de sa lance le milieu du bouclier de Mégès, mais son épaisse cuirasse préserva celui-ci. C’était la cuirasse que Phyleus apporta autrefois d’Éphyrè, des bords du fleuve Sellèis. Et son hôte, le Roi des hommes, Euphètès, la lui avait donnée, pour la porter dans les mêlées comme un rempart contre l’ennemi. Et, maintenant, elle préserva son fils de la mort. Et Mégès frappa de son épée le cône du casque d’airain à crinière de cheval, et l’aigrette rompue tomba dans la poussière, ayant été teinte récemment d’une couleur de pourpre. Et tandis que Mégès combattait encore et espérait la victoire, le brave Ménélaos accourut à son aide, et, venant à la dérobée, frappa l’épaule du Troien. Et la pointe d’airain traversa la poitrine, et le guerrier tomba sur la face.

Et les deux Akhaiens s’élançaient pour le dépouiller de ses armes d’airain ; mais Hektôr excita les parents de Dolops, et surtout il réprimanda le Hikétaonide, le brave