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genoux d’Athènè à la belle chevelure, et, en le lui vouant, elle priait la fille du grand Zeus :

— Vénérable Athènè, gardienne de la Ville, très-divine Déesse, brise la lance de Diomèdès, et fais-le tomber lui-même devant les portes Skaies, afin que nous te sacrifiions dans ton temple douze génisses d’un an, encore indomptées, si tu prends pitié de la Ville, des femmes Troiennes et de leurs enfants.

Elle parla ainsi dans son vœu, et elles suppliaient ainsi la fille du grand Zeus ; mais Pallas Athènè les refusa.

Et Hektôr gagna les belles demeures d’Alexandros, que celui-ci avait construites lui-même à l’aide des meilleurs ouvriers de la riche Troiè. Et ils avaient construit une chambre nuptiale, une maison et une cour, auprès des demeures de Priamos et de Hektôr, au sommet de la citadelle. Ce fut là que Hektôr, cher à Zeus, entra. Et il tenait à la main une lance haute de dix coudées ; et une pointe d’airain étincelait à l’extrémité de la lance, fixée par un anneau d’or. Et, dans la chambre nuptiale, il trouva Alexandros qui s’occupait de ses belles armes, polissant son bouclier, sa cuirasse et ses arcs recourbés. Et l’Argienne Hélénè était assise au milieu de ses femmes, dirigeant leurs beaux travaux.

Et Hektôr, ayant regardé Pâris, lui dit ces paroles outrageantes :

— Misérable ! la colère que tu as ressentie n’était point bonne. Nos troupes périssent autour de la Ville, sous les hautes murailles. Grâce à toi, les clameurs de la guerre montent avec fureur autour de cette ville, et tu blâmerais toi-même celui que tu verrais s’éloigner de la rude bataille. Lève-toi donc, si tu ne veux voir la Ville consumée bientôt par la flamme ardente.

Et le divin Alexandros lui répondit :

— Hektôr, puisque tu ne m’as point blâmé avec vio-