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mèdès le tua, ainsi que son serviteur Kalésios, qui dirigeait ses chevaux, et tous deux descendirent sous la terre.

Et Euryalos tua Drèsos et Opheltios, et il se jeta sur Aisèpos et Pèdasos, que la nymphe naïade Abarbaréè avait conçus autrefois de l’irréprochable Boukoliôn. Et Boukoliôn était fils du noble Laomédôn, et il était son premier-né, et sa mère l’avait enfanté en secret. En paissant ses brebis, il s’était uni à la nymphe sur une même couche ; et, enceinte, elle avait enfanté deux fils jumeaux ; mais le Mèkistèiade brisa leur force et leurs souples membres, et arracha leurs armures de leurs épaules.

Et Polypoitès prompt au combat tua Astyalos ; et Odysseus tua Pidytès le Perkosien, par la lance d’airain ; et Teukros tua le divin Arétaôn.

Et Antilokhos Nestoréide tua Ablèros de sa lance éclatante ; et le roi des hommes, Agamemnôn, tua Élatos qui habitait la haute Pèdasos, sur les bords du Saméoïs au beau cours. Et le héros Lèitos tua Phylakos qui fuyait, et Eurypylos tua Mélanthios. Puis, Ménélaos hardi au combat prit Adrèstos vivant. Arrêtés par une branche de tamaris, les deux chevaux de celui-ci, ayant rompu le char près du timon, s’enfuyaient, épouvantés, par la plaine, du côté de la ville, avec d’autres chevaux effrayés, et Adrèstos avait roulé du char, auprès de la roue, la face dans la poussière. Et l’Atréide Ménélaos, armé d’une longue lance, s’arrêta devant lui ; et Adrèstos saisit ses genoux et le supplia :

— Laisse-moi la vie, fils d’Atreus, et accepte une riche rançon. Une multitude de choses précieuses sont dans la demeure de mon père, et il est riche. Il a de l’airain, de l’or et du fer ouvragé dont il te fera de larges dons, s’il apprend que je vis encore sur les nefs des Argiens.

Il parla ainsi, et déjà il persuadait le cœur de Ménélaos, et celui-ci allait le remettre à son serviteur pour qu’il l’em-