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ACTE TROISIÈME

Sois maudit, chrétien,
Chien et fils de chien !
Que les foudres d’Allah s’écroulent sur ta tête !
Que les Djinns te suivent, voguant
Sur la nue et l’éclair, par les monts et la plaine !
Que le blême Azraël t’entraîne !
Qu’Ëblis et Termagant
De tous les feux de la géhenne
Consument ton cœur arrogant !

ASLAR, avec mépris.

Je te reconnais à ta haine !

Yamina se détourne en ricanant.

Oui, ce sont tes regards maudits,
Qui, jadis, du vert Paradis
Troublèrent la sainte innocence !
Comme jadis
Tu montres aux cœurs purs la honteuse science !
Comme jadis, le ciel se rit de ta puissance,
Ô femme, être vil et rampant,
Sœur et maîtresse du serpent !

YAMINA, joignant les mains.

Grâce ! Si j’ai maudit, c’est parce que j’adore !
Laisse-moi lui parler encore,
À lui que j’ai serré dans mes bras éperdus !
Hélas ! Hélas ! Nos deux cœurs confondus,
Nos regards pleins d’aurore,
Nos baisers enivrés ne s’en souvient-il plus ?
Voici la nuit profonde !
Ah ! sans lui, toute seule au monde,
Où me cacher ? Où fuir ? Où vivre ? On me tuera !
Et c’est loin de ses yeux que mon sang coulera !

Elle tombe à genoux devant Mirko et lui prend les mains.

Ah ! par pitié, prends ton épée,