Rappelle-toi l’heureuse enfance,
Les jeux heureux,
Et ce combat, où pour ta gloire et ma défense,
Nous fûmes blessés tous les deux !
Les soirs près du foyer, et la chasse guerrière,
Où nous veillions à deux sur le rocher étroit,
Le sommeil sous le même toit,
Le vin bu dans le même verre !
Je serai donc seul désormais
À prier, à combattre, à vivre !
Ah ! que Dieu me délivre
De cette vie où tu n’es plus, toi que j’aimais !
Aslar !
Moi seul je t’ai suivi ; viens, par moi seul absous,
Te montrer, innocent et fier, aux yeux de tous !
L’honneur commande, et ton ami supplie…
Vois, il te supplie à genoux…
Aslar, toi, le héros, à genoux sur la terre !
Viens dans mes bras, je te suivrai ! Pardon !…
Ah ! sois loué, Dieu bon !
Je retrouve mon frère !
Viens ! Viens !
Un seul instant !
Arrête… Prends pitié, sois bon… je souffre tant !