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ACTE TROISIÈME

Comment on est coupable et pourquoi l’on oublie !
Aslar, tu ne sais pas, toi, tu ne comprends pas…
Tu n’as jamais connu le désir qui terrasse
Le désir, qu’au tombeau doivent pleurer les morts,
Les chauds frissons, les longs soupirs, les vains efforts
Pour s’arracher du cœur le lien qui l’enlace,
Et les nuits, oh ! les nuits où l’on demande grâce
À ses remords !
Et la défaillante caresse,
Et la démence ineffable, et l’ivresse
Où l’on croit naître et mourir tour à tour…
Ah ! Tu ne connais pas l’inexorable amour !

ASLAR.

Non ! car je suis l’honneur inexorable.

MIRKO.

Abandonne-moi donc !

ASLAR.

Abandonne-moi donc ! Devant Dieu j’ai prêté
Le serment de fraternité.

MIRKO.

Je suis coupable,
Mon crime t’en délie à jamais !…

ASLAR, avec désespoir.

Mon crime t’en délie à jamais !… Ah ! cruel !
Peut-il me délier de l’amour fraternel ?

suppliant et tendre.

Par pitié, si tu m’aimes,
Entends-moi !
Au nom de notre foi,
Au nom du Dieu qui punit les blasphèmes,
Reviens à toi !