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ACTE DEUXIÈME

Mirko paraît à gauche, au détour du sentier ; il s’approche, pâle et marchant comme malgré lui. Yamina continue son chant, en le regardant de côté.

Je défaille, les yeux en pleurs,

Mirko ouvre les bras comme fasciné.

Sur un tapis de fleurs !

Elle se laisse tomber dans les bras de Mirko qui l’étreint passionnément. Chancelants, enlacés, ils vont vers le fond. Tout à coup, Mirko repousse violemment Yamina.
MIRKO.

Non ! non ! C’est le parjure et l’extase funeste !

YAMINA, caressante.

Ô mon beau maître, reste,
Et regarde-moi !
Vois mes yeux d’où la flamme coule,
Entends ma voix qui râle et qui roucoule,
Sens palpiter mon cœur qui ne bat que pour toi !

MIRKO, à part.

Ô mes purs serments ! Ô ma foi !

YAMINA, plus près de lui.

Tu n’as donc pas compris ? Tu ne m’as donc pas vue
Te suivre, et te chercher, et pâlir, éperdue
À ta voix,
Et m’enfuir, comme fuit la gazelle blessée
Dans les bois ?
Par la neige des monts ton âme est donc glacée ?

MIRKO, à part.

Ah ! l’emporter, l’étreindre, la saisir !
Ô torture ! ô désir !