Ah ! tu crois échapper à ce charme vainqueur
Par qui déjà ton âme est lassée et ravie !
Non, tu m’obéiras !
Ton corps, ton cœur, ton âme,
Brûleront d’une même flamme ;
Et pour une heure dans mes bras,
Pour un regard qui rie,
Pour un mot dit tout bas,
Devoir, famille, autel, patrie,
Tous les biens, tu les quitteras !
Et moi, libre, et fuyant cette terre sauvage,
Où j’ai subi la honte et l’esclavage,
Je reverrai le doux rivage
Où dans l’air parfumé mûrissent les cédrats.
Blanche Vierge qui sous vos voiles,
Vous couronnez de sept étoiles,
Mère du Sauveur triomphant,
Nourrice du divin Enfant,
Nous jurons de par votre grâce,
Que nulle prière ne lasse,
Et de par votre cœur aimant,
D’être unis éternellement !
Il chante ! Il prie, avec sa fiancée !
Oui, tu veux guérir ton âme blessée ;
Mais tu m’appartiens !
Les hymnes d’amour de ma voix lassée
Pâle fille des monts, sont plus forts que les tiens !
Ah ! la houri du ciel de joie
Vous reprendra sa proie,