La femme doit servir !
Ô cheveux couleur d’or, ô moisson parfumée !
Oui, c’est la femme, ici, qui porte les fardeaux,
Rougit ses mains, courbe son dos,
Et se hâle la joue au soleil ! Beau mérite !
Que dit-elle ?
Et l’époux, le maître, qui s’irrite,
Si le vin n’est pas clair, si le pain n’est pas bon ;
S’il la trouve en chemin, se détourne et l’évite,
Et dit à l’étranger : C’est ma femme… pardon !
À l’époux, au soutien, au maître,
Comme à Jésus l’on obéit.
Sa voix qui rit et chante me pénètre,
Et son doux regard m’éblouit !
Oh ! Là-bas, sous le ciel en flammes,
C’est nous qui régnons sur les âmes,
Nous qui donnons au front pâli
Le plaisir et l’oubli.
Soirs, où sous mes voiles de gaze,
Je tournais, l’œil mourant d’extase,
Au bruit clair des cymbales d’or,
Je vous revois encor !