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la permission de le lire entier ; le maître du livre, homme d’une piété délicate, ne voulut jamais y consentir, & j’ai même sçu qu’un célèbre Professeur de Wittemberg lui en avait offert une grosse somme. Étant allé peu de temps après à Nuremberg, comme je m’y entretenois un jour de ce livre avec M. André Mylhdorf, homme respectable par son âge & par sa doctrine, il m’avoua de bonne foi qu’il l’avoit lu & que c’étoit M. Wilfer Ministre, qui le lui avait prêté : sur quoi, de la manière dont il le détailloit la chose, je gageai que c’étoit un exemplaire tout semblable au précédent  ; d’où je concluois qu’indubitablement c’étoit le livre en question  ; tout autre qui ne fera pas in 8°. ni d’aussi ancienne impression, ne pouvant être le véritable. L’Auteur de ce livre auroit pu & dû donner plus d’éclaircissement  ; car, il ne suffit pas de dire j’ai vu, il faut faire voir & démontrer qu’on a vu. Autrement, cela n’est pas plus authentique qu’un ouï-dire  ; à quoi il faut réduire tous les auteurs, dont il est jusqu’ici fait mention dans ces dissertations.

Le premier qui ait parlé du livre comme existant en 1543. est Guillaume Postel, dans son traité de la conformité de l’Alcoran avec la doctrine des Luthériens ou