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les Juifs qui étoient dispersés à l’Alexandrie & ailleurs en ont eu connoissance. Ils s’en sont heureusement servis comme les autres peuples, mais avec cette différence qu’ils n’ont pas nommé Démons, comme les Grecs, les bons & les mauvais esprits indifféremment, mais seulement les mauvais, réservant au seul bon Démon le nom d’Esprit, de Dieu, & appelant Prophètes ceux qui étoient inspirés par le bon esprit  ; de plus, ils regardoient comme les effets de l’Esprit Divin tout ce qu’ils regardoient comme un grand bien, & comme effets du Caco-Démon, ou Esprit malin, tout ce qu’ils estimoient un grand mal.

§. 5.

Cette distinction du bien & du mal fit appeler Démoniaques ceux que nous nommons Lunatiques, Insensés, Furieux, Epileptiques  ; comme aussi ceux qui parloient un langage inconnu. Un homme mal fait & malpropre étoit, à leur avis, possédé d’un Esprit immonde  ; un muet l’étoit d’un Esprit muet. Enfin, les mots Esprit & de Démon leur devinrent si familiers qu’ils en parloient en toute rencontre  ; d’où il est clair que