Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ni figurés, ajoutant qu’ils pouvoient se revêtir d’air comme d’un habit lorsqu’ils vouloient se rendre visibles aux yeux des hommes. Les autres disaient que c’étoient des corps animés, mais qu’ils étoient faits d’air ou d’une autre matière plus subtile, qu’ils épaississaient à leur gré, lorsqu’ils voulaient paraître.

§. 2.

Si ces deux sortes de Philosophes étoient opposés dans l’opinion qu’ils avoient des Phantômes, ils s’accordoient dans les noms qu’ils leur donnoient, car tous les appeloient Démons  ; en quoi ils étoient aussi insensés que ceux qui croient voir en dormant les âmes des personnes mortes, & que c’est leur propre âme qu’ils voient quand ils se regardent dans un miroir, ou enfin qui croient que les Etoiles qu’on voit dans l’eau sont les âmes des Etoiles. D’après une opinion ridicule, ils tombèrent dans une erreur qui n’est pas moins absurde, lorsqu’ils crurent que ces Fantômes avoient un pouvoir illimité, notion destituée de raison  ; mais ordinaire aux ignorants, qui s’imaginent que les Êtres qu’ils