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dirai néanmoins en deux mots quel est mon sentiment.

1° Ce doute que M. Descartes propose est totalement impossible, car quoi qu’on pense quelquefois ne point penser qu’il y ait des corps, il est vrai néanmoins qu’il y en a quand on y pense.

2° Quiconque croit qu’il n’y a point de corps doit être assuré qu’il n’en est pas un, nul ne pouvant douter de soi-même, ou, s’il en est assuré, son doute est donc inutile.

3° Lorsqu’il dit que l’âme est une substance qui pense, il ne nous apprend rien de nouveau. Chacun en convient, mais la difficulté est de déterminer ce que c’est que cette substance qui pense, & c’est ce qu’il ne fait pas plus que les autres.

§. 7.

Pour ne point biaiser comme il a fait & pour avoir la plus saine idée qu’on puisse se former de l’âme de tous les animaux, sans en excepter l’homme qui est de la même nature & qui n’exerce des fonctions différentes que par la diversité seule des organes & des humeurs, il faut faire attention à ce qui suit.

Il est certain qu’il y a dans l’univers