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même, quoique l’âme soit dans l’animal, ce n’est point une de ses parties, mais l’accord de toutes celles dont il est composé.

Sur quoi il est à remarquer que ces auteurs croient l’âme incorporelle, sur un principe tout opposé à leur intention  ; car, dire qu’elle n’est point un corps, mais seulement quelque chose d’inséparablement attaché au corps, c’est dire qu’elle est corporelle, puisqu’on appelle corporel non seulement ce qui est corps, mais tout ce qui est forme ou accident, ou ce qui ne peut être séparé de la matière.

Voilà les Philosophes qui soutiennent que l’âme est incorporelle ou immatérielle  ; on voit qu’ils ne sont pas d’accord avec eux-mêmes, & par conséquent qu’ils ne méritent pas d’être crus.

Passons à ceux qui ont avoué qu’elle est corporelle ou matérielle.

§. 6.

Diogène a cru que l’âme est composée d’air, d’où il a dérivé la nécessité de respirer, & il la définit un air qui passe de la bouche par les poumons dans le cœur, où il s’échauffe, & d’où il se distribue ensuite dans tout le corps.

Leucippe & Démocrite ont dit qu’elle