Aristote admet[1] une intelligence universelle commune à tous les êtres & qui fait à l’égard des intelligences particulières ce que fait la lumière à l’égard des yeux ; & comme la lumière rend les objets visibles, l’entendement universel rend ces objets intelligibles.
Ce Philosophe définit l’âme ce qui nous fait vivre, sentir, concevoir & mouvoir ; mais il ne dit point quel est cet Être, qui est la source & le principe de ces nobles fonctions, & par conséquent ce n’est point chez lui qu’il faut chercher l’éclaircissement des doutes que l’on a sur la nature de l’âme.
Dicéarque, Asclépiade, & Galien à quelques égards, ont aussi cru que l’âme étoit incorporelle, mais d’une autre manière ; car ils ont dit que l’âme n’est autre chose que l’harmonie de toutes les parties du corps, c’est-à-dire, ce qui résulte d’un mélange exact des éléments & de la disposition des parties, des humeurs & des esprits. Ainsi, disent-ils, comme la santé n’est point une partie de celui qui se porte bien, quoi qu’elle soit en lui, de
- ↑ Voyez le Dictionnaire de Bayle. Art. Averroës.