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de l’air qui nous environne, fluide dans lequel les planètes se meuvent, sans être soutenues par aucune masse solide, de même que la terre que nous habitions.

§. 6.

Comme l’on a imaginé un Ciel, dont on a fait le séjour de Dieu & des bienheureux, ou, suivant les Payens, des Dieux & des Déesses, on s’est depuis figuré un Enfer, ou lieu souterrain, où l’on assure que les âmes des méchants descendent pour y être tourmentées. Mais ce mot d’Enfer, dans sa signification naturelle, n’exprime autre chose qu’un lieu bas & creux, que les Poëtes ont inventé pour opposer à la demeure des habitants célestes, qu’ils ont supposée haute & élevée. Voilà ce que signifient exactement les mots infernus ou inferi des Latins, ou celui des Grecs αδης, qui entendent un lieu profond & redoutable par son obscurité. Tout ce qu’on en dit n’est que l’effet de l’imagination des Poëtes & de la fourberie des Prêtres  ; tous les discours des premiers sont figurés & propres à faire impression sur des esprits faibles, timides & mélancoliques  ; ils furent changés en ar-