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écrits qu’il faut chercher une véritable idée de la Divinité. Les apparitions & les conférences de Moyse & de Mahomet, de même que l’origine divine de Jésus, sont les plus grandes impostures qu’on ait pu mettre au jour, & que vous devez fuir si vous aimez la vérité.

§. 2.

Dieu n’étant, comme on a vu, que la nature, ou, si l’on veut, l’assemblage de tous les êtres, de toutes les propriétés & de toutes les énergies, est nécessairement la cause immanente & non distincte de ses effets  ; il ne peut être appelé ni bon, ni méchant, ni juste, ni miséricordieux, ni jaloux  ; ce sont des qualités qui ne conviennent qu’à l’homme  ; par conséquent, il ne sauroit ni punir ni récompenser. Cette idée de punitions & de récompenses ne peut séduire que des ignorants, qui ne conçoivent l’Être simple, qu’on nomme Dieu, que sous des images qui ne lui conviennent nullement. Ceux qui se servent de leur jugement, sans confondre ses opérations avec celles de l’imagination, & qui ont la force de se défaire des préjugés de l’enfance, sont les seuls qui s’en fassent une idée claire & distincte. Ils l’envisagent comme la sour-