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des bourreaux & hors d’état de leur donner les biens la puissance & la grandeur qu’il leur avait fait espérer.

Après sa mort, ses disciples, au désespoir de se voir frustrés de leurs espérances, firent de nécessité vertu ; bannis de tous les lieux & poursuivis par les Juifs qui les vouloient traiter comme leur Maître, ils se répandirent dans les contrées voisines, où, sur le rapport de quelques femmes, ils débitèrent sa résurrection, sa filiation Divine & le reste des fables dont les Évangiles sont si remplis.

La peine qu’ils avoient à réussir parmi les Juifs les fit résoudre à chercher fortune parmi des étrangers, mais comme il falloit plus de science qu’ils n’en avoient, les Gentils étant Philosophes & par conséquent trop amis de la raison pour se rendre à des bagatelles, les Sectateurs de Jésus gagnèrent un jeune homme[1] d’un esprit bouillant & actif  ; un peu mieux instruit que les pêcheurs sans lettres ou plus capable de faire écouter son babil. Celui-ci, s’associant avec eux par un coup du Ciel (car il falloit du merveilleux) attira quelques partisans à la secte naissante par la crainte

  1. St. Paul.