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lui eût aliéné les esprits : au lieu, dis-je de répartir comme eût fait un homme ordinaire, que celui, dit-il, d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre. Réponse adroite & qui montre bien la présence de son esprit. Une autre fois, interrogé s’il était permis de payer le tribut de César & voyant l’image du Prince sur la pièce qu’on lui montrait, il éluda la difficulté en répondant qu’on eût à rendre à César ce qui appartenait à César. La difficulté consistait en ce qu’il se rendait criminel de Lèze-Majesté, s’il niait que cela fût permis, & qu’en disant qu’il le fallait payer, il renversait la loi de Moyse, ce qu’il protesta ne vouloir jamais faire, lorsqu’il se crut sans doute trop faible pour le faire impunément ; car, quand il se fut rendu plus célèbre, il la renversa presque totalement : il fit comme ces Princes qui promettent toujours de confirmer les privilèges de leurs Sujets, pendant que la puissance n’est pas encore établie, mais qui dans la suite, ne s’embarrassent point de tenir leurs promesses.

Quand les Pharisiens lui demandèrent de quelle autorité il se mêlait de prêcher & d’enseigner le peuple, Jésus-Christ pénétrant leur dessein qui ne tendait qu’à