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sonnages qui eurent la même folie  ; sans doute que tous ces grands hommes croyaient ces rêveries fondées sur l’opinion des Égyptiens qui soutenoient que l’esprit de Dieu pouvoit avoir commerce avec une femme & la rendre féconde.

§. 12.
De Jésus-Christ.

Jésus-Christ qui n’ignoroit ni les maximes ni la science des Égyptiens, donna cours à cette opinion  ; il la crut propre à son dessein. Considérant combien Moyse s’était rendu célèbre, quoiqu’il n’eût commandé qu’un peuple d’ignorants, il entreprit de bâtir sur ce fondement, & se fit suivre par quelques imbéciles auxquels il persuada que le St-Esprit était son père, & sa mère une Vierge. Ces bonnes gens, accoutumés à se payer de songes & de rêveries, adoptèrent ces notions & crurent tout ce qu’il voulut, d’autant plus qu’une pareille naissance n’étoit pas véritablement quelque chose de trop merveilleux pour eux[1].

  1. Qu’un beau pigeon à tire d’aile
    Vienne obombrer une Pucelle,
    Rien n’est surprenant en cela  ;
    L’on en vit autant en Lydie :
    Et le beau cygne de Léda
    Vaut bien le Pigeon de Marie.