fort avant dans les secrets de la nature. On n’a besoin que d’un peu de bon sens pour juger que Dieu n’est ni colère, ni jaloux ; que la justice & la miséricorde sont des faux titres qu’on lui attribue ; & que ce que les Prophètes & les Apôtres en ont dit ne nous apprend ni sa nature, ni son essence.
En effet, à parler sans fard & à dire la chose comme elle est, ne faut-il pas convenir que ces Docteurs n’étoient ni plus habiles, ni mieux instruits que le reste des hommes ; que bien loin de là, ce qu’ils disent au sujet de Dieu est si grossier, qu’il faut être tout-à-fait peuple pour le croire ? Quoique la chose soit assez évidente d’elle-même, nous allons la rendre encore plus sensible, en examinant cette question : S’il y a quelque apparence que les Prophètes & les Apôtres aient été autrement conformés que les hommes ?
Tout le monde demeure d’accord que pour la naissance & les fonctions ordinaires de la vie, ils n’avoient rien qui les distinguât du reste des hommes ; ils étoient engendrés par des hommes, ils naissoint des femmes, & ils conserveroient