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ment réussir, tant à cause de ses talents, que par les dispositions où il savait trouver ceux de sa nation, déjà irrités contre le gouvernement par les mauvais traitements qu’on leur faisait éprouver.

Il paroît, par l’histoire qu’il a laissée de cette révolution, ou du moins que nous a laissée l’auteur des Livres qu’on attribue à Moyse, que Jéthro, son beau-père, était du complot, aussi bien que son frère Aaron & sa sœur Marie, qui était restée en Égypte & avec qui il avait sans doute entretenu une correspondance.

Quoi qu’il en soit, on voit par l’exécution qu’il avait formé un vaste plan en bon politique, & qu’il sut mettre en œuvre contre l’Égypte toute la science qu’il y avait apprise, je veux dire sa prétendue Magie : en quoi il était plus subtil & plus habile que tous ceux qui faisaient métier des mêmes tours d’adresse à la Cour de Pharaon.

C’est par ces prétendus prodiges qu’il fit soulever, & auxquels se joignirent les mutins & mécontents Egyptiens, Éthiopiens & Arabes. Enfin vantant la puissance de sa Divinité, les fréquents entretiens qu’il avait avec elle, & la faisant intervenir dans toutes les mesures