Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des noms, comme si elles existoient ailleurs que dans un cerveau prévenu  ; on devroit les appeler, non des êtres, mais des pures chimères. À l’égard des arguments fondés sur ces notions, il n’est rien de plus aisé que de les réfuter, par exemple.

S’il était vrai, nous dit-on, que l’Univers fût un écoulement & une suite nécessaire de la nature divine, d’où viendraient les imperfections & les défauts qu’on y remarque  ? Cette objection se réfute sans nulle peine. On ne saurait juger de la perfection & de l’imperfection d’un être qu’autant qu’on en connaît l’essence & la nature ; & c’est s’abuser étrangement que de croire qu’une chose est plus ou moins parfaite suivant qu’elle plaît ou déplaît, & qu’elle est utile ou nuisible à la nature humaine. Pour fermer la bouche à ceux qui demandent pourquoi Dieu n’a point créé tous les hommes bons & heureux, il suffit de dire que tout est nécessairement ce qu’il est, & que dans la nature il n’y a rien d’imparfait puisque tout découle de la nécessité des choses.

§. 10.

Cela posé, si l’on demande ce que c’est que Dieu, je réponds que ce mot nous