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d’œil. Car, seroit-il possible, si ce livre avoit existé véritablement, qu’on ne l’eût pas réfuté, comme on a fait le livre des Préadamistes de M. de la Peyrere, & les écrits de Spinosa, l’ouvrage même de Bodin  ? Le Colloquium heptaplomeres, quoique manuscrit, a été réfuté. Le livre de tribus impostoribus méritoit-il plus de grâce  ? D’où vient qu’il n’ait point été censuré & mis à l’Index  ? Pourquoi n’a-t-il point été brûlé par la main du bourreau  ? Les livres contre les bonnes mœurs se tolèrent quelquefois, mais ceux qui attaquent aussi fortement le fond de la Religion ne demeurent jamais impunis. Florimond de Rémond, qui dit avoir vu le livre, affecte de dire qu’il était alors enfant, âge propre à écrire les Contes des Fées  ; il cite Ramus qui était mort il y avait trente ans, & ne pouvait plus le convaincre de mensonge  ; il cite Osius & Génébrard, mais en termes vagues, sans spécifier l’endroit de leurs œuvres . Il dit qu’on faisoit passer ce livre de main en main, qu’on auroit plutôt dû enfermer & tenir sous la clef.

On peut encore opposer ce passage de Thomas Browne dont voici les mots (partie Iere, section 19) de son livre intitulé Religio medici, traduit de l’Anglois en La-