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bus quorum secundus esset Christus Dominus, duo alii Moses & Mahometes, pellexerunt. Mais est-ce assez spécifier ce livre impie  ? & Génébrard dit-il l’avoir vu  ? & seroit-il possible qu’on n’en eût aujourd’hui plus, & de plus véritables connoissances, s’il avoit véritablement existé  ? On sait combien de menteries se sont débitées dans tous les temps sur plusieurs livres qui ne se sont jamais trouvés, quoique des gens eussent assuré les avoir vus, & même cité les lieux où ils leur avaient été communiqués.

On a voulu dire que le livre des trois imposteurs étoit dans la Bibliothèque de M. Salvius, Plénipotentiaire de Suède à Munster  ; que la reine Christine n’ayant pas voulu le lui demander pendant qu’il vivoit, aussitôt qu’elle avoit sçu sa mort avoit envoyé M. Bourdelot, son premier Médecin, prier la veuve de satisfaire sa curiosité , mais qu’elle avoit répondu que le malade saisi de remords de conscience la veille de sa mort avoit dans sa chambre fait jeter le livre au feu. C’est à-peu-près en même temps que Christine faisait chercher avec empressement le Colloquium heptaplomeres de Bodin, manuscrit alors fort rare : après une longue quête elle parvint enfin à le trouver  ; mais, quelque