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n’a besoin que de combiner des élémens & des matières essentiellement diverses qui s’attirent & se repoussent, se choquent ou s’unissent, s’éloignent ou se rapprochent, se tiennent assemblées ou se séparent. C’est ainsi qu’elle fait éclore des plantes, des animaux, des hommes ; des êtres organisés, sensibles & pensans, ainsi que des êtres dépourvus de sentiment & de pensée. Tous ces êtres agissent pendant le tems de leur durée respective suivant les loix invariables, déterminées par leurs propriétés, leurs configurations, leurs masses, leurs poids, etc. Voilà l’origine véritable de tout ce que nous voyons ; voilà comment la nature par ses propres forces est en état de produire tous les effets dont nos yeux sont témoins, ainsi que tous les corps qui agissent diversement sur les organes dont nous sommes pourvus, & dont nous ne jugeons que d’après la manière dont ces organes sont affectés. Nous les disons bons, lorsqu’ils nous sont analogues ou contribuent à maintenir l’harmonie en nous-mêmes ; nous les disons mauvais, lorsqu’ils troublent cette harmonie ; & nous prêtons en conséquence un but, des idées, des desseins à l’être que nous faisons le moteur d’une nature que nous voyons dépourvue de projets & d’intelligence.

Elle en est effectivement privée ; elle n’a point d’intelligence & de but ; elle agit nécessairement, parce qu’elle existe nécessairement. Ses loix sont immuables & fondées sur l’essence même des êtres. Il est de l’essence de la semence du mâle, composée des élémens primitifs qui servent de base à l’être organisé, de s’unir avec celle de la femelle, de la féconder, de produire par