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tes ces hautes perfections dont notre esprit peut bien avoir quelque légère idée sans pourtant les pouvoir comprendre, etc. » V. Medit. III Sur l’existence de Dieu page LXXI. Il avait dit peu auparavant (page LXIX). « Il faut nécessairement conclure que de » cela seul que j’existe, et que l’idée d’un être » souverainement parfait ( c’est-à-dire de Dieu ) est en moi, l’existence de Dieu est très-évidemment démontrée. »

I°. nous répondrons à Descartes que nous ne sommes point en droit de conclure qu’une chose existe de ce que nous en avons l’idée ; notre imagination nous présente l’idée d’un sphynx ou d’un hyppogriphe, sans que pour cela nous soyons en droit d’en conclure que ces choses existent réellement.

II°. nous dirons à Descartes qu’il est impossible qu’il ait une idée positive & véritable du dieu, dont, ainsi que les théologiens, il veut prouver l’existence. Il est impossible à tout homme, à tout être matériel, de se former une idée réelle d’un esprit, d’une substance privée d’étendue, d’un être incorporel, agissant sur la nature qui est corporelle & matérielle, vérité que nous avons déjà suffisamment prouvée.

III°. nous lui dirons qu’il est impossible que l’homme ait aucune idée positive & réelle de la perfection, de l’infini, de l’immensité & des autres attributs que la théologie assigne à la divinité. Nous ferons donc à Descartes la même réponse qui a déjà été faite dans le chapitre précédent à la proposition XIIe de Clarcke.

Ainsi rien de moins concluant que les preuves