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me dans Mercure, & l’excès de la chaleur l’aura bientôt détruit.

Ainsi tout semble nous autoriser à conjecturer que l’espece humaine est une production propre à notre globe, dans la position où il se trouve, & que cette position venant à changer, l’espece humaine changeroit ou seroit forcée de disparoître, vû qu’il n’y a que ce qui peut se coordonner avec le tout ou s’enchaîner avec lui qui puisse subsister. C’est cette aptitude dans l’homme à se coordonner avec le tout, qui non seulement lui donne l’idée de l’ordre, mais encore qui lui fait dire que tout est bien, tandis que tout n’est que ce qu’il peut être ; tandis que ce tout est nécessairement ce qu’il est, tandis qu’il n’est positivement ni bien ni mal. Il ne faut que déplacer un homme pour lui faire accuser l’univers de désordre.

Ces réflexions semblent contrarier les idées de ceux qui ont voulu conjecturer que les autres planetes étoient habitées comme la nôtre par des êtres semblables à nous. Mais si le Lapon différe d’une façon si marquée du Hottentot, quelle différence ne devons-nous pas supposer entre un habitant de notre planete & un habitant de Saturne ou de Vénus ?

Quoiqu’il en soit, si l’on nous oblige de remonter par l’imagination à l’origine des choses & au berceau du genre-humain, nous dirons qu’il est probable que l’homme fut une suite nécessaire du débrouillement de notre globe, ou l’un des résultats des qualités, des propriétés, de l’énergie dont il fut susceptible dans sa position présente ; qu’il naquit mâle & femelle ; que son existence est coordonnée avec celle de ce globe ; que tant que