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ont pu se répandre dans notre systême planétaire : peut-être ce globe est-il une comete éteinte & déplacée, qui occupoit autrefois une autre place dans les régions de l’espace, & qui conséquemment étoit alors en état de produire des êtres très différens de ceux que nous y trouvons maintenant, vû que pour lors sa position & sa nature devoit rendre toutes ses productions différentes de celles qu’il nous offre aujourd’hui.

Quelque soit la supposition que l’on adopte, les plantes, les animaux, les hommes peuvent être regardés comme des productions particuliérement inhérentes & propres à notre globe, dans la position ou dans les circonstances où il se trouve actuellement ; ces productions changeroient si ce globe par quelque révolution venoit à changer de place. Ce qui paroit fortifier cette hypothese c’est que sur notre globe lui-même toutes les productions varient en raison de ses différens climats. Les hommes, les animaux, les végétaux & les minéraux ne sont point les mêmes par-tout, ils varient quelquefois d’une façon très sensible à une distance peu considérable. L’Eléphant est indigene à la zône torride ; le renne est propre aux climats glacés du nord ; l’indostan est la patrie du diamant, qui ne se rencontre point dans nos contrées ; l’ananas croît en Amérique à l’air libre, il ne vient dans nos pays que lorsque l’art lui fournit un soleil analogue à celui qu’il exige ; enfin les hommes varient dans les différens climats pour la couleur, pour la taille, pour la conformation, pour la force, pour l’industrie, pour le courage, pour les facultés de l’esprit : mais qu’est-ce qui constitue le climat ? C’est la différente position des parties du même globe rélativement