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CHAPITRE VI

De l’homme ; de sa distinction en homme physique & en homme moral ; de son origine.


Appliquons maintenant aux êtres de la nature qui nous intéressent le plus, les loix générales qui viennent d’être examinées ; voyons en quoi l’homme peut différer des autres êtres qui l’entourent ; examinons s’il n’a pas avec eux des points généraux de conformités qui font que, nonobstant les différentes substances entr’eux & lui à certains égards, il ne laisse pas d’agir suivant les régles universelles auxquelles tout est soumis. Enfin voyons si les idées qu’il s’est faites de lui-même en méditant son propre être, sont chimériques ou fondées.

L’homme occupe une place parmi cette foule d’êtres dont la nature est l’assemblage : son essence, c’est-à-dire la façon d’être qui le distingue, le rend susceptible de différentes façons d’agir ou de mouvemens dont les uns sont simples & visibles, tandis que les autres sont compliqués & cachés. Sa vie n’est qu’une longue suite de mouvemens nécessaires & liés, qui ont pour principes soit des causes renfermées au-dedans de lui-même, telles que son sang, ses nerfs, ses fibres, ses chairs, ses os, en un mot les matieres tant solides que fluides dont son ensemble, ou son corps est composé ; soit des causes extérieures qui en agis-