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& dans tous les êtres, qui, par des moyens divers, tendent à perſévérer dans l’exiſtence qu’ils ont reçue, tant que rien ne dérange l’ordre de leur machine ou ſa tendance primitive.

Toute cauſe produit un effet ; il ne peut y avoir d’effet ſans cauſe. Toute impulſion eſt ſuivie de quelque mouvement plus ou moins ſensible, de quelque changement plus ou moins remarquable, dans le corps qui la reçoit. Mais tous les mouvemens, toutes les façons d’agir ſont, comme on a vu, déterminés par leurs natures, leurs eſſences, leurs propriétés, leurs combinaiſons ; il faut donc en conclure que tous les mouvemens ou toutes les façons d’agir des êtres étant dus à quelques cauſes, & ces cauſes ne pouvant agir & ſe mouvoir que d’après leur façon d’être ou leurs propriétés eſſentielles, il faut en conclure, dis-je, que tous les phénomenes ſont néceſſaires, & que chaque être de la nature dans des circonſtances & d’après des propriétés données ne peut agir autrement qu’il ne fait.

La néceſſité eſt la liaiſon infaillible & conſtante des cauſes avec leurs effets. Le feu brûle néceſſairement les matieres combuſtibles qui ſont placées dans la ſphere de ſon action. L’homme deſire néceſſairement ce qui eſt, ou ce qui paroît, utile à ſon bien être. La nature dans tous ſes phénomenes agit néceſſairement d’après l’eſſence qui lui eſt propre ; tous les êtres qu’elle renferme agiſſent néceſſairement d’après leurs eſſences particulieres ; c’eſt par le mouvement que le tout a des rapports avec ſes parties & celles-ci avec le tout ; c’eſt ainſi que tout eſt lié dans l’univers ; il n’eſt lui même qu’une chaîne immenſe