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CHAPITRE XIV

L’éducation, la morale & les loix suffisent pour contenir les hommes. Du desir de l’immortalité ; du suicide.


ce n’est donc point dans un monde idéal, qui n’existe que dans l’imagination des hommes, qu’il faut aller puiser des motifs pour les faire agir dans celui-ci ; c’est dans ce monde visible que nous trouverons les mobiles pour les détourner du crime & les exciter à la vertu. C’est dans la nature, dans l’expérience, dans la vérité qu’il faut chercher des remèdes aux maux de notre espèce, & des mobiles propres à donner au cœur humain les penchans vraiment utiles au bien des sociétés.

Si l’on a fait attention à ce qui a été dit dans le cours de cet ouvrage, on verra que c’est surtout l’éducation qui pourra fournir les vrais moyens de remédier à nos égaremens. C’est elle qui doit ensemencer nos cœurs ; cultiver les germes qu’elle y aura jettés ; mettre à profit les dispositions & les facultés qui dépendent des différentes organisations ; entretenir le feu de l’imagination, l’allumer pour certains objets, l’étouffer & l’éteindre pour d’autres, enfin faire contracter aux ames des habitudes avantageuses pour l’individu & pour la société. élevé de cette manière les hommes n’auront aucun besoin des récompenses célestes pour connoître le prix de la vertu ; ils n’auront