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    trine des châtimens futurs étoit fabuleuse, purement destinée pour le vulgaire imbécille & peu faite pour ceux qui cultivent leur raison.

    Aristote dit formellement que l'homme n’a ni bien à espérer, ni mal à craindre après la mort.

    Dans le systeme des Platoniciens, qui faisoient l’ame immortelle, il ne pouvoit y avoir de châtimens à craindre pour elle après la mort, vû que cette ame retournoit alors se rejoindre à la divinité, dont elle étoit une portion : or une portion de la divinité ne pouvoit être sujette à souffrir.

    Cicéron dit de Zénon qu’il supposoit l’ame d’une substance ignée, d’où il conclut qu’elle devoit se détruire. Zenoni Stoico animus ignis videtur. Si fit ignis, extinguetur ; interibit cum reliquo corpore.

    Cet orateur philosophe, qui étoit de la secte Académique, n’est pas toujours d’accord avec lui-même ; cependant en plusieurs occasions il traite ouvertement, de fables les tourmens de l’enfer & regarde la mort comme la fin de tout pour l’homme. V.Tusculan. I. C. 38. .

    Sénèque est rempli de passages dans lesquels il fait envisager la mort comme un état d’anéantissement total. Mors est non esse. Id quale sit jam scio ; hoc erit post me quod ante me fuit. Si quid la hac re tormenti est, necesse est & fuisse antequam prodiremus in lucem ; atqui nullam sensimus tune vexationem. En parlant de la mort de son frere il dit quid itaque ejus desoderio maceror, qui aut beatus, aut nullus est ? Mais rien de plus décisif que ce que Seneque écrit à Marcia pour la consoler. (chap. 19.) Cogita nullis defuncetum malis assici : illa quæ nobis inferos faciunt terribiles, fabulam este : nullas imminere mortuii tenebras,’nec car cerem, nec fiuminaflagrantia igne, nec obiivipn’ts amnem, nec tribunaùa, & reos & in illa libertaie tam laxa iterum tyrattTwj : luferunt ifta Vo’ita & vanis nos agitavere terroribuî. Mors omnium dolorum & folutio est & finis : ultra quant mala nostra non exeunt, qua nos in illam tranquillitatemi, in qua antequam nafeeremur, jacuimus, reponit.

    Enfin voici un passage très décisif de ce philosophe, il mérite bien l’attention du lecteur. Si animas fortuit » contempsit ; si deorum hominumque formidinem ejecit j &, scit non multum ab homine timendum, à Deo nihil ; Ji con" temptor omnium quibus torquetur ziita eo ferdudus estut illi liqueat mortem nullius malt ejfe materiam, múltorum finem. V. De Beneficiis VII. I.

    Séneque le Tragique s’explique de la même façon que le philosophe.

    Post mortem nihil est, ipsaque mors nihil.
    Velocis spatii meta noviſſima.
    Quaris quo jaceas post obitum loco ?
    Quò non nata jacent.
    Mort individua est noxia corpori,
    Nec parcens animæ.

    TROADES.

    EPICTÉTE