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CHAPITRE XIII

De l’immortalité de l’ame ; du dogme de la vie future ; des craintes de la mort.


les réflexions présentées dans cet ouvrage concourent à nous montrer clairement ce que nous devons penser de l’ame humaine, ainsi que de ses opérations ou facultés : tout nous prouve de la façon la plus convaincante qu’elle agit & se meut suivant des loix semblables à celles des autres êtres de la nature ; qu’elle ne peut être distinguée du corps ; qu’elle naît, s’accroît, se modifie dans la même progression que lui ; enfin tout devroit nous faire conclure qu’elle périt avec lui. Cette ame, ainsi que le corps, passe par un état de foiblesse & d’enfance ; c’est alors qu’elle est assaillie par une foule de modifications & d’idées qu’elle reçoit des objets extérieurs par la voie de ses organes ; elle amasse des faits ; elle fait des expériences vraies ou fausses ; elle se forme un systême de conduite, d’après lequel elle pense & agit d’une façon d’où résulte son bonheur ou son malheur, sa raison ou son délire, ses vertus & ses vices ; parvenue avec le corps à sa force & à sa maturité, elle ne cesse un instant de partager avec lui ses sensations agréables ou désagréables, ses plaisirs & ses peines ; en conséquence elle approuve ou désapprouve son état ; elle est saine ou malade, active ou languissante, éveillée ou endormie. Dans la vieillesse l’homme s’éteint tout entier, ses fibres & ses nerfs se roidissent, ses sens deviennent obtus, sa vue